Un esprit sain dans un corps sain. La science confirme plus que jamais cet adage latin. Les chercheurs continuent de vérifier par moult expériences que l'activité physique diminue les symptômes de la dépression et de l'anxiété et qu'elle accroît la capacité de concentration en intervenant sur la neurochimie du cerveau, sur son taux d'oxygénation et sur les connexions entre les neurones.
Michael Babyak, de l'université Duke en Caroline du Nord, a montré que l'effet antidépresseur de l'exercice serait aussi puissant que celui des médicaments, qui haussent l'efficacité des neurones à sérotonine et qui, par cette action, parviennent à dissiper les symptômes dépressifs. En d'autres termes, comme les antidépresseurs, l'activité physique accroît la concentration de sérotonine au niveau du cerveau.
Au cours de l'exercice, des hormones, dites neuromodulatrices, sont sécrétées au niveau des muscles et rejoignent le cerveau, où elles auront un impact sur certains neurotransmetteurs, tels que la sérotonine, qui est associée à l'effet antidépresseur, ainsi que la dopamine et la norépinéphrine, qui interviennent dans les circuits de l'attention et des fonctions exécutives, comme la planification d'une tâche, souligne Dave Ellemberg, professeur et chercheur au département de kinésiologie de l'Université de Montréal.
La pratique régulière de l'activité physique élève aussi la libération de facteurs neurotrophiques dérivés du cerveau (BDNF) principalement au niveau des hippocampes du cerveau, où ils stimulent la synaptogénèse, c'est-à-dire la production de nouvelles connexions (ou synapses) entre les neurones. «L'activité physique a non seulement un impact sur l'humeur, mais aussi sur la mémoire. Des études en imagerie ont montré chez les personnes qui font de l'exercice de façon régulière une augmentation de la densité synaptique dans la région des lobes temporaux où se trouvent les hippocampes [sites de la mémoire]. Et cela se traduit par un accroissement des capacités mnésiques», explique le chercheur.
Dave Ellemberg rappelle aussi que les séances d'activité physique accroissent l'apport sanguin vers le cerveau et conséquemment augmentent l'oxygénation des neurones, dont l'activité s'intensifie. Sur des électroencéphalogrammes (EEG) obtenus à la suite d'une séance d'exercices, il est en effet possible de voir une augmentation de l'intensité de l'activité neuronale qui est normalement associée aux fonctions exécutives et de l'attention.
Il apparaît aussi de plus en plus évident qu'une activité physique régulière retarde les pertes cognitives qui surviennent lors du vieillissement, souligne le chercheur avant de préciser que l'exercice ralentit significativement la progression de la maladie d'Alzheimer.
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